DGESIP : quand l’IGAENR dit tout haut ce que les syndicats répètent depuis toujours

La CGT et les autres organisations syndicales de l’administration centrale alertent sur les conséquences en termes de conditions de travail pour les collègues de l’urgence permanente que peut engendrer un travail rythmé par la commande politique. L’enquête RPS du printemps 2018 faisait ressortir particulièrement la souffrance des collègues dans deux directions « pédagogiques » et « politiques » : la DGESCO A et la DGESIP A. Le travail mené autour de la réforme ParcourSup a notamment conduit à de vrais dysfonctionnements au sein de la DGESIP (commandes incessantes du cabinet, injonctions contradictoires, surcharge de travail, rythme insoutenable, mépris des productions des collègues…) qui ont conduit les syndicats à tirer la sonnette d’alarme à l’automne. La CGT a notamment rencontré en décembre et janvier le DGESIP adjoint et le cabinet ESRI pour relayer ces alertes. La directrice de la DGESIP a commandé à l’IGAENR et l’inspection santé sécurité une mission d’assistance. Cette mission a notamment rencontré les agents volontaires qui souhaitaient faire remonter leur vécu et les difficultés rencontrés.

La synthèse du rapport remis au CHSCT du 26 mars 2019 est édifiante : elle établit un diagnostic de « souffrance collective au travail au sein du service de la stratégie des formations et de la vie étudiante ». Les inspecteurs pointent des problèmes liés à la charge et au volume de travail, une forte pression temporelle et une difficile conciliation entre vie personnelle et professionnelle, des conflits de valeurs, des problèmes de « qualité empêchée »… Elle souligne une insuffisante réflexion de la DGESIP sur son positionnement qui conduit les agents à une quête de sens dans l’exercice de leur travail. Autant de sujets que la CGT avait pointé au sein de la DGESIP… mais aussi au sein de l’administration centrale de manière générale !

Les préconisations de l’inspection sont particulièrement intéressantes et gagneraient à être étudiées à la fois pour la DGESIP mais pour toute l’administration centrale. Elles pourraient d’ailleurs constituer une base pour enrichir le plan managérial dont nous avions souligné combien il était pauvre ! On y retrouve des demandes récurrentes de la CGT : renforcement des effectifs (et oui !), régulation du plan de charge, anticipation des pics d’activité, formation des encadrants à la prévention des RPS, clarification et allègements des circuits de validation hiérarchique (en finir avec les parapheurs qui mettent des mois à revenir !), développer la pratique de la délégation, développer l’implication des rédacteurs en amont et aval de la rédaction etc.

Un point de suivi sera refait en juillet puis novembre et la CGT restera très attentive aux retours des personnels sur l’évolution effective des conditions de travail au sein de la DGESIP comme au sein de l’ensemble des directions.