Urgence 28 avril et 1er mai : protégeons nos droits !

Les organisations syndicales (CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL) appellent l’ensemble des salarié-es, privé-es d’emploi, étudiant-es, lycéen-nes, retraité-es à se mobiliser à nouveau par la grève et à participer massivement aux manifestations le 28 avril prochain.

Elles se saisiront du 1er mai, pour donner à cette journée de  solidarité internationale, un caractère particulier en pleine mobilisation contre le projet de Loi Travail.

Cette lutte a éveillé un élan pour   une société plus juste et plus solidaire. Les Nuits Debout rêvent  un autre monde et appellent à la convergence des luttes. La CGT Administration centrale appelle à rejoindre le mouvement Nuit Debout et à prolonger le parcours de Nation à République le 28 avril.

 

Jeudi

28 avril 14h

Denfert-Rochereau

Dimanche

1er mai 15h

Bastille

 

Rendez-vous Ministère sous  le  Ballon CGT-UGFF

 

En février 2016, le total des  inscrits à Pôle Emploi en France métropolitaine, atteint 6.160.000. Sur la seule année 2015, il a augmenté de 235.000 ! C’est 2.348.800 de plus qu’en février 2009.*

Le nombre d’inscrits à Pôle emploi, sans  aucune activité en métropole fin décembre 2015, était de 3,58 millions soit 88 200 de plus que fin 2014 (+ 2,5 %). Ces chiffres modèrent ceux de l’INSEE obtenus par sondages et suivant les critères du BIT (il suffit d’avoir  travaillé une heure dans la semaine pour ne pas être considéré comme chômeur).*
Salariés, retraités, fonctionnaires, patrons de PME…   Nous sommes tous concerné. A un tel niveau, le chômage et la  précarité déstabilisent toute la société.

Professeur d’économie à  Polytechnique et Directeur des études à la Caisse des Dépôts, Patrick Artus souligne le déséquilibre considérable entre bénéfices et salaires, qui se creuse dans tous nos pays : « Dans la zone euro, chaque année,les entreprises prennent l’équivalent de 1 % PIB dans la poche de leurs salariés, en plus de ce qu’elles ont fait les années précédentes. Dû à la perte de pouvoir de négociation des salariés, le transfert en faveur des profits est considérable. » Quand la pression des grands groupes sur les PME n’est  limitée par aucune règle publique, quelle PME peut augmenter les salaires si le concurrent ne le fait pas ? Et quel salarié peut exiger une augmentation de salaire ? Dans beaucoup d’entreprises, consciente ou inconsciente, la peur du chômage est dans toutes les têtes et la négociation sur les salaires se réduit à « Si t’es pas content, va voir ailleurs ».

Quand à chaque mouvement social, les  médias interrogent des « experts » qui expliquent que les conditions de travail que défendent les salariés, mettent l’entreprise en danger face à la concurrence, qui peut croire qu’une PME pourra résister au dumping  social ?

Non, la loi El Khomri n’est pas une  solution pour garantir le plein emploi, pour que les salariés puissentreprendre leur destin en main. Au contraire, elle leur ôte toutes possibilités de négociations collectives, encadrées par des organisations syndicales, certes perfectibles, mais rompues aux négociations et libérées de la pression directe du chantage à l’emploi.

* Toutes les données chiffrées sont  disponibles sur le site de l’INSEE.

5 raisons de demander le retrait du projet :

  1. L’inversion  de la hiérarchie des normes,

Elle permet que l’accord d’entreprise remplace la loi  ou la convention collective et généralise les logiques de dumping social. Ce projet de loi n’est d’ailleurs que la première étape de la réécriture du code du travail. Ainsi par exemple les jours de congés pour événement de famille ne seront plus garantis par la loi mais définis par accord d’entreprise.

 

  1. Le  travailler plus pour gagner moins :

L’incitation  à étendre les forfaits jours avec des modalités de négociation dérogatoires (salarié mandaté) et la sécurisation des employeurs. C’est au contraire une réglementation stricte qui est nécessaire pour que la France respecte enfin le droit européen. C’est le sens des propositions transmises en novembre (sans réponse) par l’UGICT-CGT au gouvernement.
La possibilité de fractionner les 11 heures consécutives de repos, pour les salariés en forfaits jours ou en astreintes
Un droit à la déconnexion en trompe l’oeil (application au 1er   janvier 2018 sans aucune valeur contraignante)
La possibilité de majorer 5 fois moins les heures supplémentaires par simple accord d’entreprise
La possibilité de moduler le temps de travail sur 3 ans et de reculer d’autant le déclenchement d’heures supplémentaires

  1. La facilitation des licenciements

Les critères des licenciements économiques restent identiques à ceux de l’avant-projet de loi et permettent à un groupe prospère de se débarrasser impunément d’une filiale française
Le plafonnement des indemnités prudhommes en cas de licenciement abusif devient un barème indicatif. Cependant ce barème ne sera plus établi en nombre de mois de salaire mais avec des montants forfaitaires, ce qui pénalisera directement les salariés les plus qualifiés.
Les accords de compétitivité sont étendus aux cas de « développement » de l’emploi, et permettent d’imposer baisse de salaire horaire, flexibilité et mobilité, sous peine de licenciement pour motif personnel
En cas de transfert ou cession d’entreprise « nécessaire à la sauvegarde d’une partie des emplois », l’obligation de maintenir les contrats de travail est supprimée

  1. La casse de la démocratie sociale dans l’entreprise

La possibilité de faire passer des accords d’entreprise contre l’avis des syndicats représentant 70% des personnels La possibilité, par accord de branche, de transformer les Négociations Annuelles Obligatoires (salaires…) en négociations triennales
La mise en place d’une durée de vie de 5 ans pour les accords d’entreprise

 

  1. La remise en cause de la médecine du travail

La suppression de la visite médicale obligatoire d’embauche
Le changement de mission des médecins du travail qui passent d’une logique de prévention à une mission de contrôle des salariés